Des voies durables pour réinventer les systèmes agricoles indiens
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Des voies durables pour réinventer les systèmes agricoles indiens

Aug 02, 2023

Communications Terre & Environnement volume 4, Numéro d'article : 262 (2023) Citer cet article

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La Révolution verte en Inde a fait du pays un leader mondial dans la production de riz et de blé, mais elle a eu des conséquences néfastes sur la population et l'environnement. À l’ère du changement climatique et de la croissance démographique, l’agriculture doit devenir durable. Les voies menant à cet objectif ambitieux nécessitent de nouvelles approches en matière de politique et de recherche agricoles.

Au cours des années 1960 et 1970, la Révolution verte en Inde a entraîné une transformation agricole remarquable. En deux décennies, le pays est passé de l'un des plus grands importateurs nets de céréales alimentaires au monde à l'un des principaux exportateurs de riz et de blé et a établi sa place sur le marché alimentaire mondial. Cependant, les besoins en énergie, en eau et en engrais pour soutenir la production de nouvelles variétés de riz et de blé étaient considérables, et ils ont eu des conséquences néfastes. L’agriculture basée sur la révolution verte a entraîné une perte de nutriments dans les sols1, un épuisement des ressources en eau2, une réduction de l’agrobiodiversité3 et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre4. Les impacts sur la santé publique et les investissements financiers récurrents nécessaires pour les semences et les intrants chimiques ont contribué à créer des pièges d’endettement pour de nombreuses familles agricoles, aggravant ainsi les impacts environnementaux5.

Des changements transformateurs dans l'agriculture indienne sont nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant les niveaux de production et les services écosystémiques. L’Inde doit améliorer la gestion des sols, de l’eau et des résidus de récolte, réduire le gaspillage alimentaire, augmenter la biodiversité dans et autour des exploitations agricoles et accélérer la séquestration du carbone.

Il existe des alternatives à la production intensive de riz et de blé promue dans le cadre de la Révolution verte. Il s'agit notamment de l'agriculture naturelle, régénérative, biologique et sans labour, basée sur des principes agroécologiques6,7,8. Mais surtout, il reste à déterminer si ces systèmes peuvent maintenir des niveaux élevés de productivité et comment ils réagiraient aux conditions climatiques changeantes.

Nous identifions cinq voies principales pour réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre du secteur agricole et augmenter la séquestration du carbone dans les sols et la biomasse. Chaque voie est confrontée à des défis de mise en œuvre considérables, non seulement techniques mais également liés aux connaissances et aux institutions.

De nombreux systèmes agricoles alternatifs mettent l’accent sur une réduction du travail du sol et sur l’utilisation d’intrants organiques pour maintenir un écosystème souterrain sain tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. De telles approches ont été utilisées en Inde9,10,11, mais avec peu d’analyse globale des résultats. Parce qu'au moins 40 à 55 % des sols indiens sont aujourd'hui gravement déficients en azote, phosphore, potassium et carbone organique12, les engrais synthétiques peuvent sembler pratiquement indispensables. Mais les engrais sont actuellement utilisés de manière inefficace et dans des proportions asymétriques13, en partie parce que les subventions gouvernementales ont maintenu les prix des engrais azotés à un niveau excessivement bas, conduisant à une utilisation déséquilibrée du phosphore et du potassium14. Les résidus de récolte et la biomasse des mauvaises herbes peuvent être utilisés de manière ciblée au lieu d'être brûlés. L’intégration de l’agriculture avec les industries de l’élevage peut fournir du fumier et du fumier. Les approvisionnements en algues, en biomasse de plantes aquatiques ainsi qu’en déchets aquacoles provenant de la pêche peuvent surmonter la pénurie d’intrants organiques. Toutes ces mesures peuvent créer des marchés pour les déchets d’autres secteurs.

Les approches de gestion intégrée des éléments nutritifs15 et les méthodes agricoles sans pesticides (https://www.safeharvest.co.in/), qui autorisent un recours limité aux engrais synthétiques mais restreignent d’autres intrants chimiques, peuvent éviter certains résultats destructeurs tout en maintenant les niveaux de productivité – mais elles nécessitent une gestion systématique des éléments nutritifs. essais. Le programme national de carte de santé des sols – un programme gouvernemental mis en œuvre pour aider les agriculteurs à surveiller l'état de leurs sols – devrait être renforcé et étendu. Comprendre la santé des sols et utiliser correctement les engrais réduira le besoin de subventions perverses aux engrais et augmentera la capacité des agriculteurs à utiliser les engrais de manière durable.